C'est en mars dernier qu'est parue l'interview choc de Georgina Wilkin dans le journal britannique The Daily Telegraph. Ce mannequin anciennement anorexique avait alors confié que bien que sa carrière n'ait duré que trois ans, elle avait pourtant souffert durant huit longues années avant de pouvoir enfin arriver à bout de la maladie. Des révélations bouleversantes qui remettent une nouvelle fois en cause le guêpier lattant qu'est devenu le monde de la mode.
Quelques semaines après ce poignant témoignage, le magazine internationale féminin ELLE a choisi de mettre le mannequin grande taille Justine LeGault en couverture pour son numéro paru au Québec. Cela interroge : volonté de la part de la rédaction de redorer le blason du monde de la mode ou simple coïncidence ? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la première fois que le magazine décide de rompre les codes contemporains de la mode en choisissant un mannequin « plus-size ». En mars 2010, ELLE a publié un supplément exclusif « spécial rondes » qui proposait conseils et coaching en accord avec cette morphologie. Mettant en lumière des femmes aussi somptueuses que pulpeuses. On a pu y croiser la blogueuse française Big Beauty, le mannequin Johanna Dray et surtout la superbe américaine Tara Lynn. Un mannequin taille 48 qui a posé sans complexe comme « cover girl » pour ce numéro. La publication a d'ailleurs connu un succès éminent auprès des lectrices, si bien que Tara a été de nouveau sollicitée par la rédaction en février 2012 pour illustrer ce que serait « le » corps idéal pour beaucoup de femmes.
Quelques semaines après ce poignant témoignage, le magazine internationale féminin ELLE a choisi de mettre le mannequin grande taille Justine LeGault en couverture pour son numéro paru au Québec. Cela interroge : volonté de la part de la rédaction de redorer le blason du monde de la mode ou simple coïncidence ? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la première fois que le magazine décide de rompre les codes contemporains de la mode en choisissant un mannequin « plus-size ». En mars 2010, ELLE a publié un supplément exclusif « spécial rondes » qui proposait conseils et coaching en accord avec cette morphologie. Mettant en lumière des femmes aussi somptueuses que pulpeuses. On a pu y croiser la blogueuse française Big Beauty, le mannequin Johanna Dray et surtout la superbe américaine Tara Lynn. Un mannequin taille 48 qui a posé sans complexe comme « cover girl » pour ce numéro. La publication a d'ailleurs connu un succès éminent auprès des lectrices, si bien que Tara a été de nouveau sollicitée par la rédaction en février 2012 pour illustrer ce que serait « le » corps idéal pour beaucoup de femmes.
« UNA MUJER REAL »
Aujourd'hui, la rédaction de ELLE magazine a décidé de réitérer l'expérience en faisant appel une troisième fois à la belle Américaine pour faire la couverture de son édition espagnole du mois de novembre 2013. C'est une Tara aux allures sauvages, plus glamour et sensuelle que jamais que l'on retrouve dans ce numéro, simplement vêtue d'un pull noir et d'un perfecto en cuir porté de façon cavalière. Poing sur la hanche, sourcil haussé et regard perçant, cette femme aux formes généreuses apparaît comme une audacieuse, galvanisée par une confiance en elle. La rédaction espagnole a voulu bousculer les codes habituels du magazine. ELLE offre le privilège à la lectrice de choisir la couverture de son exemplaire en fonction de la « cover-girl » qu'elle préfère. Trois femmes, au parcours tout aussi différent que leur physique, ont posé pour ce numéro spécial intitulé « Une vraie femme » (« Una Mujer Real »), à savoir la journaliste sportive Sara Carbonero ; l'actrice espagnole Paula Echevarría et Tara Lynn. La présence de cette dernière dans l'édition du mois de novembre en Espagne est en fait un choix mûrement réfléchi.
Dans ce pays où près de 45% de la population a un poids supérieur à la normale fixée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), selon les chiffres rapportés par la Commission européenne, Tara Lynn fait office de parfaite « femme contemporaine ». Celle qui assume entièrement son physique voluptueux. Incarnation du « corps idéal », elle a été choisie par la rédaction pour permettre une certaine identification de la lectrice espagnole à travers ce mannequin « curvy » qui se rapproche plus physiquement de la « femme vraie, la femme d'aujourd'hui, celle qui s'aime telle qu'elle est ».
Dans ce pays où près de 45% de la population a un poids supérieur à la normale fixée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), selon les chiffres rapportés par la Commission européenne, Tara Lynn fait office de parfaite « femme contemporaine ». Celle qui assume entièrement son physique voluptueux. Incarnation du « corps idéal », elle a été choisie par la rédaction pour permettre une certaine identification de la lectrice espagnole à travers ce mannequin « curvy » qui se rapproche plus physiquement de la « femme vraie, la femme d'aujourd'hui, celle qui s'aime telle qu'elle est ».
Ouverture d'esprit ou du porte-feuille ?
Il est vrai que l'on voit aujourd'hui de plus en plus d'acteurs de la mode faire appel à des mannequins grande taille, pourtant le doute subsiste en ce qui concerne la sincérité de ces initiatives. N'arrive-t-il pas que ces femmes soient utilisées par les acteurs de la mode pour se donner une image marketing positive en ne faisant aucune discrimination physique ?
À titre de réponse, nous pouvons évoquer le cas de Karl Lagerfeld, grand couturier allemand qui a pu déclarer en toute désinvolture que la mode qu'il créait « est mince et faite pour les personnes minces ». « Un corps se doit d'être impeccable. Si ce n'est pas le cas, acheter des petites tailles et manger moins de nourriture », a jugé le créateur de mode. Pourtant, quelques mois après ses dires, le photographe a fait appel à des mannequins grandes tailles pour un shooting paru dans le magazine de mode américain « V », en janvier 2010. La question reste de savoir si Lagerfeld a été pris de remords, ou si le roi de la stratégie marketing a encore frappé. Quoi qu'il en soit, un obstacle reste encore à franchir pour réellement pouvoir parler de « révolution » dans le monde de la mode : quand pourrons-nous voir défiler sur les podiums de grands créateurs des femmes aussi pulpeuses que Tara Lynn ?
À titre de réponse, nous pouvons évoquer le cas de Karl Lagerfeld, grand couturier allemand qui a pu déclarer en toute désinvolture que la mode qu'il créait « est mince et faite pour les personnes minces ». « Un corps se doit d'être impeccable. Si ce n'est pas le cas, acheter des petites tailles et manger moins de nourriture », a jugé le créateur de mode. Pourtant, quelques mois après ses dires, le photographe a fait appel à des mannequins grandes tailles pour un shooting paru dans le magazine de mode américain « V », en janvier 2010. La question reste de savoir si Lagerfeld a été pris de remords, ou si le roi de la stratégie marketing a encore frappé. Quoi qu'il en soit, un obstacle reste encore à franchir pour réellement pouvoir parler de « révolution » dans le monde de la mode : quand pourrons-nous voir défiler sur les podiums de grands créateurs des femmes aussi pulpeuses que Tara Lynn ?